Plagiat de la plateforme

LA MARCHANDISATION DES VICTIMES DE VIOLENCES SEXUELLES COMMENCE-T-ELLE ?

ATTENTION ! PRUDENCE !

Plusieurs utilisateurs de notre plateforme nous ont contactés, indignés, inquiets et en colère, après la découverte d’une start-up créée en 2025 qui reproduit Coabuse de façon troublante à tous les niveaux, jusqu’à reprendre mot pour mot, entre autres, notre slogan « Vous n’êtes plus seul(e) », et qui se présente comme la « première plateforme de regroupement de victimes » (!) tout en multipliant les appels aux dons. (Captures d’écran en bas de page)

Un utilisateur indigné, parmi d’autres, m’alerte pertinemment : « Nous pourrions rater une autre victime de notre agresseur s’il s’inscrivait sur un autre site. Pour nous, comme pour beaucoup d’autres, il est déjà difficile de faire confiance à un site, et impensable de refaire la démarche sur plusieurs. » 

Il a raison car c’est bien l’efficacité des démarches de victimes qui est diminuée lorsque l’on divise les témoignages entre plusieurs plateformes. Depuis neuf ans tout le monde l’a bien compris, les associations sérieuses, nationales et internationales, intéressées par Coabuse, ont créé des partenariats constructifs sans jamais envisager une reproduction de l’outil.

Je préfèrerais vraiment me concentrer sur mon travail et ne pas accorder mon temps et mon énergie à de telles inepties. Toutefois, mes utilisateurs me disent, à raison, qu’il est mon devoir de partager cette mise en garde : 

Soyez vigilants. Libérer votre parole est essentiel, mais c’est une démarche engageante, avec des conséquences potentielles, juridiques et psychologiques, importantes. Avant de partager vos témoignages et de donner votre confiance, interrogez-vous sur l’utilité, la fiabilité, l’éthique et l’intention réelle d’une plateforme.

(En 2019, des victimes qui avaient confié leurs témoignages à une association, les ont retrouvés dans un livre sans leur accord et ont dû engager une procédure judiciaire qu’ils ont heureusement gagnée)

Chacun reste bien évidemment libre d’accorder sa confiance à qui il le souhaite. Dans le cas signalé aujourd’hui, sans présumer d’intentions néfastes, je vous laisse en juger, nous pouvons noter factuellement avec inquiétude :

– Plagiat improductif : création d’une plateforme qui prétend ignorer l’existence d’une autre, qu’elle recopie poutant dans les détails, ceci avec un effet contre-productif pour les victimes. (Voir impressions d’écrans)

– Multiplication des sollicitations financières sur le site.

– Négation totale de la plateforme pré-existente en prétendant une “urgence : offrir aux victimes de violences un espace numérique sécurisé pour témoigner, se regrouper et agir ensemble“.

– Aucune tentative de contact avec nous. Absence de réponse à des mails d’utilisateurs Coabuse.

– Absence systématique de réponse aux interpellations des utilisateurs Coabuse sur instagram au sujet du plagiat et de la redondance (mais réponses aux autres commentateurs. Voir impression d’écran)

Informations transmises par un juriste, bénévole Coabuse :

– Statut juridique : SASU, société par actions simplifiée unipersonnelle, commerciale par définition, doublée d’une fondation.

– Site en .org (Domaine normalement destiné aux organisations à but non commercial) 

– Contrevérité à destination des donateurs sur un supposé crédit d’impôt de 66% des dons. (Publié sur instagram. Vérification faite sur le fichier des associations d’utilité publique. Voir impression d’écran)

– Dirigeante : de sept entreprises au total. Ne revendiquant aucune expérience sur le sujet, définie comme “solopreneure” (Ndlr : terme de start-upper signifiant entrepreneuse solitaire) par les prestataires de service qu’elle a fait travailler sur son projet et qui déclarent : « Cette synergie interne […] a été clé pour transformer une idée militante en un MVP (Ndlr :  Terme de start-upper : Minimum Viable Project) crédible, structuré et activable auprès des partenaires financiers et opérationnels ».

Il me paraît dommage de ramener l’aide aux victimes à une logique de marché, où l’argent, le pouvoir et la notoriété semblent devenir de véritables objectifs au détriment de l’humanisme et de l’efficacité…

Après neuf ans, des milliers d’heures consacrées bénévolement à cette cause, je suis attristé d’assister à ce qui ressemble à un manque de respect pour les plus de onze mille utilisateurs de coabuse et peut-être un commencement de la marchandisation des victimes de violences sexuelles.

Restons unis pour une parole protégée, écoutée et efficace.

Restez libres mais soyez prudents !

Vous n’êtes plus seul(e)s.😉

Franck


Captures d’écran comparatives anonymisées par Coabuse

(A gauche Coabuse, à droite le plagiat)


Contrevérité à destination des donateurs sur un supposé crédit d’impôt de 66% des dons.

(Publié en vidéo sur instagram. Captures d’écran regroupées et anonymisées par Coabuse. Vérification faite sur le fichier des associations d’utilité publique)


Exemples de posts Instagram restés sans réponse

(Captures d’écran regroupées et anonymisées par Coabuse.)